L’impact des différentes drogues sur la Jeunesse Malagasy

À Madagascar, le problème de la consommation de drogues et de substances illicites parmi la jeunesse se répand à grande vitesse. La situation actuelle est effectivement alarmante et les conséquences sur la population sont extrêmement graves. Malgré cela, bon nombre de gens ignorent l’ampleur du problème, voilà pourquoi nous souhaitons faire le tour du sujet dans cet article.

Les drogues douces et dures prennent place dans le quotidien de la Jeunesse Malagasy

La toxicomanie progresse à une vitesse exponentielle à Madagascar, surtout auprès de la jeunesse Malagasy. 70 % des consommateurs de drogues dans le pays sont âgés entre 15 à 20 ans, mais certains toxicomanes n’ont que 13 ans.

Ces chiffres résultent d’une étude menée par le CCAA ou Centre de Cure Aro Aina, dirigé par le docteur Miarintsoa Andriamialinarivo. Un établissement qui fait partie des plus grands centres de désintoxication de Madagascar.

Les drogues douces : khat et cannabis

Dans la partie Nord de Madagascar, en particulier à Ambilobe, Ambanja et Nosy Be Hell-ville, le problème du « khat » ou « catha edulis », un des stupéfiants naturels réputés dans le monde, s’accentue. La jeunesse Malagasy de cette partie consomme du khat, une drogue douce qui se mastique. La mastication de cette plante appartenant à la classe des Célastracées entraîne un effet stimulant, excitant et euphorisant. Ce qui attirent particulièrement les consommateurs, pourtant le khat très addictif.

L’effet se rapproche de celui des amphétamines, le khat provoque une sensation de bien-être, un soulagement de la fatigue et une sensation de satiété. Mais derrière ses avantages, cette plante engendre :

  • Une accélération du rythme cardiaque ;
  • De l’hypertension ;
  • Une accélération de la respiration ;
  • Des aphtes ;
  • Des ulcères ;
  • Une dénutrition ;
  • De la tachycardie ;
  • Des constipations ;
  • De l’hyperthermie ;
  • Et une mydriase.

Une consommation quotidienne provoque des sauts d’humeur, des délires, des troubles digestifs, des troubles sexuels et même des cancers de l’estomac. Comme le cannabis, qui lui aussi est une drogue douce, il entraîne une accoutumance. Le cannabis est apprécié pour son effet relaxant qui peut durer plusieurs heures. Néanmoins, celui-ci à long terme peut causer divers troubles mentaux, des dérèglements au niveau du cerveau et des cancers.

Les drogues dures : l’héroïne ou « rôrô »

Une menace extrêmement inquiétante frappe la jeunesse Malagasy : le « rôrô », un composant de l’héroïne qui appartient à la catégorie des drogues dures. Ce produit fait des ravages et attire aussi bien les jeunes des milieux défavorisés que les jeunes des foyers aisés.

40% des patients accueillis dans le Centre de Cure Aro Aina n’ont que 13 ans et sont pourtant accros à l’héroïne ou « rôrô ». Par ailleurs, le cannabis demeure le dominant dans ce pays et affecte majoritairement les jeunes de 16 à 21 ans. Plus grave encore, les différentes drogues se faufilent dans les collèges et lycées, compromettant l’avenir des élèves.

Bon nombre des toxicomanes pris en charge dans le Centre de Cure Aro Aina à Antananarivo sont des jeunes lycéens et des collégiens. Le « rôrô » entraîne très facilement une dépendance, ce qui anéantit complètement la vie de toute personne qui en consomme. Les données concernant son effet sur la santé mental et physique sont encore assez floues.

Les techniques employées par les dealers pour attirer les jeunes à consommer

L’origine de ces substances illicites remonte souvent à des réseaux clandestins et des circuits de trafic bien établis. Le « rôrô » se propage via un trafic international, les régions les plus touchées étant Nosy-Be, Antsiranana et Antananarivo. Selon la déclaration du président Andry Rajoelina en mars 2023 sur le parking du Coliséum Antsojombe, ces substances extrêmement néfastes proviennent des îles voisines dans l’océan Indien.

Cette drogue dure atteint ensuite la population via des trafiquants et gangs. Les leaders du trafic de drogue ciblent délibérément la jeunesse malagasy en utilisant des tactiques sophistiquées.

La plus connue est celle du prix. Ils proposent la première injection à un coût très raisonnable en promettant monts et merveilles aux jeunes. Avec le prix cassé et les avantages cités, les jeunes tombent dans le piège et achètent.

Le « rôrô » engendrant une addiction. Les jeunes ressentent ensuite le besoin de se réinjecter de ce produit tous les jours. Et c’est là que les leaders multiplient les prix afin de faire des bénéfices. Les facteurs qui poussent la jeunesse Malagasy vers les drogues (cannabis, héroïne, …) résident dans leur vie quotidienne : pauvreté, problèmes sociaux, chômage, divorce des parents, plus les moyens d’étudier, manque de perspectives d’avenir, etc.

Le manque de communication entre les parents et les enfants ainsi que le manque de contrôle sont également des facteurs très répandus. Une fois arrivés à l’adolescence, ils se sentent seuls, pas écoutés et se tournent alors vers la drogue pour profiter d’un bien-être physique et mental, ne serait-ce que pour quelques heures. Les jeunes ressentent alors un besoin constant de s’injecter de la drogue pour se sentir mieux et éviter de faire face à leurs problèmes.

Tamatave Tsara Blog sur la vie sociale (Source image: Waewkidja sur Freepik)

Les conséquences de la consommation accrue de drogue sur les jeunes

Les conséquences de la consommation de drogues par la jeunesse malagasy sont alarmantes. Outre les problèmes de santé physique, la dépendance et les troubles mentaux, la drogue peut entraîner une désintégration sociale et familiale.

En ce qui concerne le cannabis, il engendre une diminution des performances mentales, notamment de la mémoire et de la concentration, ce qui impacte gravement leurs études.

Hormis cela, la dépendance engendre des tendances criminelles puisque les jeunes doivent financer l’achat régulier de leurs drogues. Avec leurs mauvais comportements et fréquentations, les jeunes finissent par subir la stigmatisation sociale et le rejet familial. Au fil des mois, le sujet devient plus violent et cette attitude crée des conflits sociaux, que ce soit dans le foyer, dans le voisinage ou à l’école.

Quant à l’héroïne ou « rôrô », les effets flagrants concernent la santé mentale. En effet, cette drogue dure entraîne un ralentissement du fonctionnement du cerveau ainsi que de sérieux troubles psychologiques. Pire encore, la consommation du rôrô a déjà causé la mort de dizaines de jeunes, ce qui dévaste leurs familles.

La prolifération des drogues douces et dures a chamboulé la vie dans la Grande île, ce qui fait que ce phénomène demeure aujourd’hui une des priorités des autorités. Les arrestations de trafiquants s’enchaînent, aussi bien dans les quartiers que dans les aéroports et divers établissements. Certaines personnes impliquées sont encore dans la jeunesse, parfois même dans l’adolescence, c’est choquant et surtout effrayant !

Les mesures appliquées afin de lutter contre ce fléau à Madagascar

L’addiction aux drogues ne cesse de prendre de l’ampleur, les premiers pas de la lutte ont été réalisés par l’Association Aro Aina. Cette association œuvre depuis plusieurs années dans le combat contre les drogues. Elle se compose de psychologues, de docteurs addictologues, de médecins généralistes, d’éducateurs, d’animateurs spécialisés et même de citoyens volontaires.

La principale mesure déployée est de prendre en charge les jeunes dans le Centre de Cure Aro Aina (CCCA) afin de les aider à sevrer. La plupart des patients viennent de leur plein gré, mais certains sont amenés par leurs parents ou leurs enseignants. Pour aider les jeunes qui n’ont pas encore plongé dans ce piège terrible, l’association Aro Aina organise également des campagnes de sensibilisation.

Pour écarter ce danger des étudiants Malagasy, l’association Imaso Ivoho Madagasikara a lancé le projet «Fitaratra», soutenu par le SCAC de l’ambassade de France. Ce dernier consiste à sensibiliser tous les élèves, les enseignants ainsi que les parents sur les graves effets de la drogue. Les acteurs de ce projet s’adressent également aux associations, aux professionnels de la santé et même aux églises pour propager la mise en garde sur les dangers de la drogue.

Plus de 60 établissements scolaires à Madagascar ont été visités dans le cadre du projet « Fitaratra », cela concerne notamment Antananarivo la capitale, Mahajanga, ainsi que Toamasina et Antsirabe. De plus, le secrétaire général de l’association Imaso Ivoho, Anjaramalala Rasoanaivo, a précisé que tout établissement scolaire désireux de profiter de leurs actions de sensibilisation peuvent les solliciter.

Les entreprises malgaches apportent leur contribution dans cette lutte contre la consommation
de drogues avec des séminaires, des partages ou encore des évènements sportifs. Le sport est
un excellent moyen de détourner l’attention des jeunes des substances illicites et leur permet
en même temps de développer diverses qualités plus constructives. Dans le cadre de cette
action sociale, notre plateforme Tamatave Tsara et ses entreprises membres, des start-up en
herbe organisons, avec l’Antily Madagascar à Toamasina, un tournoi de BEACH SOCCER le
24 décembre 2023.

Enfin, les responsables des Faritany, régions, communes, et fokontany organisent également des campagnes de sensibilisation pour éduquer les jeunes sur les méfaits des drogues, en particulier du rôrô. La collaboration entre les forces de l’ordre et les autorités locales s’est intensifiée pour démanteler les réseaux de trafic. En parallèle, le gouvernement fournit des efforts pour renforcer les opportunités d’emploi et d’éducation pour les jeunes. Cette mesure vise à réduire les facteurs de vulnérabilité.

ROVA.









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